Nice Swim – January 2024

27/01/2024: 12:02-12:32 almost 3 months of no swimming, it’s a cold shock when you get in, but so good to be back in water! Sunny day, water temperature 14.4°C air 14°C energy 1KJ wind SSW 5km/h wave SW 0.1m calm but a bit rippling when returning. Chatted with Martine in the water for a few seconds. Piotr was splashing in the water when I arrived, nothing changed 😉

28/01/2024: 10:20-10:50 water 14.4°C air 14°C sunny energy 7kJ wind NNE 5km/h wave E 0.5m calm and clear. Couples of people in the water, but no one I know.

31/01/2024: 11:25-11:55 water 14.4°C air 11 sunny wave S 0.2m 5s energy 5kJ wind E 5km/h glass but water is not crystal clear as the previous days. Martine was in the water, the Eurasian couple was getting ready with their wetsuits. Piotr came in when I was almost coming out of the water. Another guy was trying to dip in, but not enough courage 💪

La voie de l’archet – Zhang Zhang

I haven’t read the book, but went to the signing event at FNAC. It was a very interesting interview finishing with her playing 3 pieces and taking a picture together 😉 Her mum is famous for playing 江姐。

Zhang Zhang

De la Chine de Mao aux rivages méditerranéens de Monte-Carlo, la violoniste Zhang Zhang nous livre le récit inspirant d’un parcours hors norme, de ceux qui méritent d’être appelés un destin, pour donner à chacun d’entre nous le courage de reprendre le sien en main.
D’abord contrainte par les Gardes rouges de vivre avec son frère et ses parents dans une chambre de neuf mètres carrés à Pékin, Zhang Zhang a ensuite connu l’exil, la peur, le dénuement, la maltraitance de son père obsédé à l’idée d’en faire une virtuose mais ne se souciant pas de l’envoyer à l’école. Ce n’est qu’à force de ténacité, de résilience, mais aussi par la grâce de rencontres salvatrices qu’elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui : une artiste accomplie et une humanitaire engagée en faveur de la paix et de l’universalisme.
Symboles de sagesse, de bienveillance et d’audace, les dragons de la mythologie chinoise ne naissent pas dragons : ils doivent le devenir. En Zhang Zhang ils ont trouvé leur meilleure disciple.

Née pendant la Révolution culturelle près des ruines de l’ancien palais d’Été de Pékin, Zhang Zhang a grandi en enfant nomade en Asie, en Amérique du Nord et en Europe. Violoniste classique de formation, aventurière par nature, humanitaire par engagement, elle est membre de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, fondatrice de Zhangomusiq et du Monaco String Quartet Ensemble, soliste de l’Opéra royal de Versailles, conférencière, et promotrice infatigable de la paix, du progrès et de l’universalisme.

Louise Cambier – Concert

Free concert at the municipal library Louis Lucéra, the auditorium is quite small, when I arrived at 14:50, only a couple of seats left, lucky me 🙂

Autrice, compositrice et interprète, Louise Combier envoûte son public avec sa voix sans égal. Après avoir assurée la première partie de la tournée 2022-2023 de Marc Lavoine, elle livre une série exceptionnelle de concerts en piano-voix dans les médiathèques de France. Révélation d’une des dernières saisons de “The Voice”, Louise Combier a été laureate du prix Cécile Pollet 2023.

Louise Cambier in Nice library Louis Lucéra

It’s an intimate concert, like her agent said, she has the Klein’s Blue in her melancholic melodies. It’s the first time I heard her, she touches you really in your heart. Good that I see her so close before the fame gets her far away 😉

Triste tigre – Neige Sinno

« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »

Entre 7 et 14 ans, la petite Neige est violée régulièrement par son beau-père. La famille recomposée vit dans les Alpes, dans les années 90, et mène une vie de bohème un peu marginale. En 2000, Neige et sa mère portent plainte et l’homme est condamné, au terme d’un procès, à neuf ans de réclusion. Des années plus tard, Neige Sinno livre un récit déchirant sur ce qui lui est arrivé. Sans pathos, sans plainte. Elle tente de dégoupiller littéralement ce qu’elle appelle sa « petite bombe ». Il ne s’agit pas seulement de l’histoire glaçante que le texte raconte, son histoire, une enfant soumise à des viols systématiques par un adulte qui aurait dû la protéger. Il s’agit aussi de la manière dont fonctionne ce texte, qui nous entraîne dans une réflexion sensible, intelligente, et d’une sincérité tranchante. Ce livre est un récit confession qui porte autant sur les faits et leur impossible explication que sur la possibilité de les dire, de les entendre. C’est une exploration autant sur le pouvoir que sur l’impuissance de la littérature. Pour se raconter, la narratrice doit interroger d’autres textes, d’autres histoires. Elle nous entraîne dans une relecture radicale de Lolita de Nabokov, ou de Virginia Woolf, et de nombreux autres textes sur l’inceste et le viol (Toni Morrison, Christine Angot, Virginie Despentes). Comment raconter le « monstre », « ce qui se passe dans la tête du bourreau », ne pas se contenter du point de vue de la victime ? Jusqu’à reprendre la question que le poète William Blake adressait au Tigre : « Comment Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? » (The Tyger). Le récit de Neige Sinno nous fait alors entrer dans la communauté de celles et ceux qui ont connu « l’autre lieu », celui de la nuit et du mal, qui ont pu s’en extraire mais qui en sont à jamais marqués, et se tiennent ainsi à la frontière des ténèbres et du jour. Nulle résilience. Aucun oubli ni pardon. Juste tenter de tenir debout, écrire son récit comme une « petite bombe artisanale qu’on fait exploser tout seul chez soi, dans l’intimité de la lecture. Elle a l’intensité et la fragilité des choses conçues dans la solitude et la colère. Elle en a aussi la folle et ridicule ambition, qui est de faire voler ce monde en éclats. »

Veiller sur elle – Jean-Baptiste Andrea

Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne.
Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l’autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s’il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d’éclats, habité par la grâce et la beauté.

Lauren Chater – The Winter Dress

Two women separated by centuries drawn together by one beautiful silk dress

Textiles historian Jo Baaker returns to the Dutch island where she was born, to investigate the provenance of a valuable seventeenth-century silk dress retrieved from a sunken shipwreck. Her research leads her to Anna Tesseltje, a poor Amsterdam laundress who served on the fringes of the Dutch court.

But how did Anna come to possess such a precious dress? Jo is convinced the truth lies hidden between its folds, but as she gets closer to Anna’s history, haunting details of her own past emerge.

Jo Baaker, a textiles historian and Dutch ex-pat is drawn back to the island where she was born to investigate the provenance of a 17th century silk dress. Retrieved by local divers from a sunken shipwreck, the dress offers tantalising clues about the way people lived and died during Holland’s famous Golden Age.
 
Jo’s research leads her to Anna Tesseltje, a poor Amsterdam laundress turned ladies’ companion who served the enigmatic artist Catharina van Shurman. The two women were said to share a powerful bond, so why did Anna abandon Catharina at the height of her misfortune?
 
Jo is convinced the truth lies hidden between the folds of this extraordinary dress. But as she delves deeper into Anna’s history, troubling details about her own past begin to emerge.
 
On the small Dutch island of Texel where fortunes are lost and secrets lie buried for centuries, Jo will finally discover the truth about herself and the woman who wore the Winter Dress.

Anticancer – David Servan-Schreiber

Anticancer: A New Way of Life

Anticancer has been a bestselling phenomenon since Viking first published it in fall 2008. Now, a new edition addresses current developments in cancer research and offers more tips on how people living with cancer can fight it and how healthy people can prevent it. The new edition of Anticancer includes:

• The latest research on anticancer foods, including new alternatives to sugar and cautions about some that are now on the market
• New information about how vitamin D strengthens the immune system
• Warnings about common food contaminants that have recently been proven to contribute to cancer progression
• A new chapter on mind-body approaches to stress reduction, with recent studies that show how our reactions to stress can interfere with natural defenses and how friendships can support healing in ways never before understood
• A groundbreaking study showing that lifestyle modification, as originally proposed in Anticancer, reduces mortality for breast cancer by an astounding 68 percent after completion of treatment
• New supporting evidence for the entire Anticancer program

Anticancer: Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles

Fortifier nos défenses naturelles contre les maladies en général – et le cancer en particulier – c’est possible, comme le prouvent de nombreuses études.
Précurseur dans ce domaine, David Servan-Schreiber retrace dans cet ouvrage les aventures scientifiques qui ont mené à cette nouvelle approche. Avec humanité et justesse, il propose une pratique de prévention et d’accompagnement des traitements classiques – avec des résultats constatés par la recherche de pointe – pour se construire une biologie anticancer.

Médecin et chercheur en neurosciences cognitives, David Servan-Schreiber a concilié pratique clinique et recherche, notamment sur la neurobiologie des émotions. Il a contribué à fonder puis à diriger le centre de médecine complémentaire de l’université de Pittsburgh.

Picnic at Hanging Rock (film 1975)

Picnic at Hanging Rock is a 1975 Australian mystery film produced by Hal and Jim McElroy, directed by Peter Weir. It was adapted by Cliff Green from the 1967 novel of the same name by Joan Lindsay.

Three students and a school teacher disappear on an excursion to Hanging Rock, in Victoria, on Valentine’s Day, 1900. The movie follows those that disappeared, and those that stayed behind, but it delights in the asking of questions, not the answering of them. Even though both the movie and the book it was based on claim to be inspired by real events, the story is completely fictional.

Ultramarins – Mariette Navarro

«Ils commencent par là. Par la suspension. Ils mettent, pour la toute première fois, les deux pieds dans l’océan. Ils s’y glissent. A des milliers de kilomètres de toute plage.»
A bord d’un cargo de marchandises qui traverse l’Atlantique, l’équipage décide un jour, d’un commun accord, de s’offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage. Le bateau n’est-il pas en train de prendre son indépendance ?
Ultramarins sacre l’irruption du mystère dans la routine et l’ivresse de la dérive.

Avec ce premier roman, Mariette Navarro invite le lecteur dans une dimension où tous les repères se perdent dans l’immensité sans bornes de l’océan.

L’histoire : un cargo commandé par une femme est en route pour La Désirade, en Guadeloupe. Au cours de cette traversée de l’Atlantique, la commandante autorise exceptionnellement une baignade en pleine mer à son équipage, exclusivement composé d’hommes. Les marins jouissent de ce moment suspendu, bientôt gagnés par les vertiges des abysses, et de ce qui pourrait advenir dans cette immensité sans frontières, de perte mais aussi de lien avec la communauté qu’ils forment. La commandante, restée seule à bord, scrute leurs corps, se demandant, elle si rigoureuse, pourquoi elle a lâché ce oui.

Dans le canot qui les remonte à bord après la baignade, quand les hommes se comptent, le compte n’y est pas. Écart dans la feuille de route, entaille dans le protocole, incongruité dans les procédures, ce petit pas de côté introduit un décalage dans la poursuite de la traversée, soudain empreinte d’un vertige qui contamine la commandante, l’équipage, la météo, et même les moteurs du cargo…

“- Alors, elle demande, tout le monde est bien remonté à bord ?
– On est 21 dit l’un.
– Vous voulez dire 20 ?
Il ne dit rien.”

“Ultramarins” page 63

Ce glissement spatio-temporel emporte la commandante dans une autre dimension, une dimension où tout peut arriver. Cédant le contrôle à des forces nouvelles et inexplicables, elle se met à l’écoute du cargo, jusqu’à pénétrer son cœur et ses mystères. Un voyage qui comme Ulysse lui permet de rejoindre les morts, notamment son père, autrefois commandant lui aussi, jamais vraiment revenu (en tous cas sa tête) après une mission en mer.

C’est à travers les corps, le sien, celui des marins, celui du brouillard, de l’océan, du cargo, et pour finir celui du Second, que la commandante accomplit cette incroyable traversée, qui va la raccrocher à la terre et l’ouvrir à la vie.

L’écriture musicale de Mariette Navarro plonge le lecteur dans l’épaisseur organique de ce récit fort comme un mythe. Inscrit dans la tradition des épopées maritimes tels les voyages d’Ulysse ou les aventures de Moby Dick, ce roman évoque aussi des univers qui chatouillent le genre fantastique sans s’y étendre, comme ceux des Italiens Italo Calvino et Alessandro Baricco, des Japonais Haruki Murakami ou Yoko Ogawa.

Ultramarins a été publié neuf ans après que Mariette Navarro a elle-même foulé le pont d’un cargo à l’occasion d’une résidence, en 2012. Ce roman atmosphérique, d’un genre inclassable, est court (156 pages), mais incroyablement long en bouche. Un livre précieux, avec une très jolie couverture, que l’on a envie, comme un beau voyage, de partager.

Extrait :
“Dans ce geste connu, le geste de travail, dans geste refait chaque jour, un espace s’est glissé. Un tout petit espace blanc inexistant jusqu’alors, une seconde suspendue, la seconde imprécise, toute la suite de la vie s’est engouffrée, a pris ses aises, a déroulé ses conséquences.

Elle en a la conscience nette, parce que c’est dans son corps que le petit écart s’est frayé un chemin, elle n’a pas d’argument médical à avancer, elle ne pourrait même pas dire que c’est grave, regrettable, ennemi, une traversée de soi par un long courant d’air. Un souffle contre lequel il faut bander les muscles un peu plus fermement.” (Ultramarins, page 11)

Storia di vacanze – D’Innocenzo

La vie faussement tranquille d’une banlieue pavillonnaire romaine. Pris dans l’étau de la frustration de leurs parents, des enfants préparent un projet secret qui va bouleverser la vie du quartier… Deuxième film des frères D’Innocenzo, une fable cruelle qui brûle à l’acide les faux-semblants sociaux.

Une banlieue dans la périphérie de Rome. Dans les pavillons mitoyens, l’été semble couler tranquillement entre les parties de piscine gonflable et les repas du soir à la fraîche sur les petites terrasses alignées. Mais les apparences sont trompeuses. Les familles Placido et Rosa, prétendument amies, se jalousent et se méprisent, les mères se révélant aussi passives que leurs maris, agressifs et dépressifs. Subissant les affres et les frustrations de leurs parents, les enfants semblent se résigner à une vie morose. Pourtant, ils préparent un projet secret qui va bouleverser la vie du quartier…

Névrose attitude
Un monde de faux-semblants dont les soubassements s’effritent lentement mais sûrement. Pour leur deuxième long métrage (après Frères de sang en 2018), les Italiens Fabio et Damiano D’Innocenzo captent les rêves impossibles d’une vie bourgeoise par une classe populaire prise entre désillusions et ennui. Dans ce monde d’adultes ultranévrosés et rageux qui s’effondre sur eux, les enfants paraissent les seuls animés d’une lucidité désespérée jusqu’au morbide. Jusqu’à tirer les conséquences – extrêmes – d’une existence mesquine qui semble trop lourde à supporter pour leurs frêles épaules. Aux confins d’une folie latente qui menace à tout moment d’exploser, cette fable dérangeante et implacable règle aussi ses comptes à un patriarcat d’autant plus toxique qu’il semble devoir détruire tous ceux qu’il prétend gouverner. Entre les comédies italiennes les plus acides des années 1960 et 1970 et le cruel Happiness de Todd Solondz.