Une vue aérienne de Nice prise il y a un siècle, ce n’est pas si courant. Il y a tout sur cette photo, dont on ignore la date exacte mais qui doit remonter au tout début des années 1920.
D’abord, et c’est la première chose qu’on voit, au premier plan sur la droite: juste devant l’embouchure du Paillon, le fameux casino de la Jetée-Promenade. Il s’agit de la deuxième version de l’ouvrage, puisque la première avait été entièrement ravagée par un incendie en 1883, trois jours après son inauguration. Celle-ci, reconstruite et rouverte 8 ans plus tard, sera démantelée pendant la guerre par l’occupant nazi.
En face, le splendide hôtel Ruhl, bâti en 1913, en même temps que le Negresco dont nous vous contions récemment l’histoire ici-même. Reconnaissable à ses magnifiques coupoles, il sera détruit en 1970 pour laisser place au – nettement moins esthétique – Méridien.
Derrière lui, le jardin public qui vient alors d’être rebaptisé “Albert-Ier” pour honorer la position courageuse du roi des Belges face à l’Allemagne en 1914. Jardin dans lequel on aperçoit déjà le monument du Centenaire (inauguré là en 1896 par le président Félix Faure pour commémorer le centenaire du premier rattachement à la France en 1793) et le toit du kiosque à musique édifié un demi-siècle plus tôt. On devine, au fond, la fontaine des Tritons.
À l’autre bout du jardin se déploie la place Masséna. Sur l’image, on y devine un tramway la traversant du sud au nord. La fontaine du Soleil ne sera bâtie que bien plus tard (1956) mais, au fond, à la place de l’actuel miroir d’eau, se dresse le casino municipal, qui survivra jusqu’en 1979. Et derrière, au dernier plan, le Paillon enjambé par le pont Vieux, détruit en 1921 lors de travaux de couverture du fleuve.
Dernier détail: tout en bas, sur la gauche, à l’angle de la rue du Congrès, deux villas qu’on devine plus qu’on ne les détaille. Elles seront démolies peu après la prise de ce cliché pour laisser place au palais de la Méditerranée.
Azur Polyglot 