L’Autre Nom se déroule sur quelques heures de la vie d’un homme confronté aux grandes questions de l’existence : le deuil, la mort, les silences qui nous lient ou nous éloignent les uns des autres.
L’autre nom est une septologie de l’auteur norvégien Jon Fosse. Il y aura donc sept livres en tout, dans cette première publication en français chez Christian Bourgois on peut lire les deux premiers. L’autre nom c’est surtout une expérience de lecture assez incroyable, puisque tout le roman est composé d’une seule longue phrase.
POURQUOI LIRE L’AUTRE NOM ?
Le livre : il s’agit des deux premiers livres de la septologie L’autre nom, qui en comptera donc sept au total
Le décor : la côte ouest de la Norvège, entre un petit village et la ville de Bergen, la neige, les fjords, cette lumière particulière, ça donne vraiment envie d’y aller !
Le genre : c’est la première fois que je lis un tel livre, très surprenant (voire déstabilisant) dans la forme, mais les thèmes sont ceux qui animent la littérature depuis toujours
Le style : Tout le roman est composé d’une seule longue phrase (il n’y a donc aucun point), qui donne à l’écriture un rythme si particulier, hypnotique
L’HISTOIRE
C’est l’histoire d’Asle, un peintre, qui rentre chez lui. Il était passé à Bjørgvin (Bergen) chez son galeriste et il rentre dans son village en voiture. En chemin, il passe devant l’appartement de son ami Asle, peintre lui aussi, mais il ne s’arrête pas. Il sait bien qu’il aurait dû s’arrêter, et il se demande pourquoi il ne l’a pas fait. À la place, il stationne dans l’allée d’une vieille maison où il observe un jeune couple jouer avec une balançoire. Tout en les observant, il repense à Ales, sa femme, il repense à la peinture qu’il a commencé de peindre le matin même et il pense à Asle. Nous sommes dans sa tête, ce sont ses réflexions, le rythme de ses pensées, qui forment tout le roman.
Pour vous donner une idée de ce à quoi ressemble le texte, voici l’incipit (enfin une partie de l’incipit, parce qu’ici il est difficile de faire la différence entre les premières lignes et les dernières) :
« Et je me vois debout face à l’image avec ses deux traits, un marron et un violet, qui se croisent dans le milieu, une image oblongue, je me vois la regarder, et je vois que j’ai peint les traits avec une grande lenteur, avec une épaisseur dans la peinture, qui a coulé, la couleur se mélange à l’endroit où se croisent la petite ligne violette et la marron, avant de couler vers le bas, et je pense que ce n’est pas un tableau, mais en même temps l’image est telle qu’elle doit être, elle est terminée, il n’y a rien à ajouter je pense, et je dois m’en débarrasser, je ne veux plus l’avoir sur le chevalet, je ne veux plus la voir, je pense, et je pense qu’on est aujourd’hui lundi, »
LA PEINTURE, LA LUMIÈRE, LA VIE ET LA MORT
L’autre nom est un livre très riche, qui aborde de très nombreux thèmes. Ces quatre là sont peut-être les plus proéminents.